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Page:Silvestre - Les Ailes d’or, 1891.djvu/106

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ARIOSO

Quand, tombant de plus haut, le torrent des années
De son écume blanche aura fleuri mon front,
Et qu’au gouffre éternel mes pas s’abîmeront
Sous les espoirs meurtris et les roses fanées,
Vers mon dernier amour mes yeux se lèveront.

Vers celle qui, sur moi, se penchant la dernière,
— Quand des autres amours fuit en chantant le chœur, —
Sous les roseaux déserts qu’enfile un souffle moqueur,
Sous les cailloux où meurt sa course prisonnière,
Un baiser sur la lèvre aura cherché mon cœur !