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Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/301

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toujours par elle-même aux esprits vulgaires. S’ils s’en rendent généralement compte, s’ils la comprennent au moment où on la leur présente, il est de fait qu’ils vont le moins souvent possible la rechercher de leur propre mouvement. Ils en resteraient sevrés des jours et des mois entiers, si on ne prenait la peine de la leur offrir, en les approchant d’elle par quelques signes extérieurs et matériels. Et c’est ce que le Judaïsme a fait. Les nombreuses pratiques qu’il impose, sont autant de moyens mis en œuvre par lui pour placer constamment l’Israélite en présence de Dien. La circoncision, le rachat des premiers-nés, les sacrifices, le Schemang[1], les Tephilin[2], les Tsiztih[3], et la Mesousah[4], ont-ils un autre but ? « Quand vos fils vous demanderont : que signifient ces témoignages, ces commandements et ces préceptes que l’Éternel votre Dieu vous a donnés, vous leur répondrez : Nous avons été esclaves en Égypte ; Dieu nous en a retirés avec une main puissante ; il a opéré de grands miracles et couvert de plaies Pharaon et toute sa maison ; il nous en a fait sortir pour nous amener dans le pays qu’il avait promis à nos ancêtres de leur donner dans leurs descendants. En même temps, il nous a ordonné d’obéir à sa volonté, de le craindre afin de vivre et d’être toujours heureux[5]. »

Toutes ces pratiques servent ainsi à affermir en nous la croyance en Dieu, à nous faire connaître ses attributs, à nous rappeler ses bienfaits ; elles ont pour but d’ennoblir en nous le

  1. Il renferme trois chapitres du Pentateuque ; Deut., chap. VI, v. 4 à 9 ; Ib., chap. XI, v. 10 à 21. et Nombres, chap. XV, v. 37 à 41.
  2. Ils renferment les quatre passages suivants du Pentateuque ; Exode, chap. XIII, v. 1 à 10 ; Ib., chap, XIII, v. 10 à 16 ; Deut., chap. VI, v. 4 à 9 ; Ib., chap. XI, v. 13 à 21. On met les Tephilin pendant la prière du matin au bras gauche vis-à-vis du cœur et sur le front siège de l’intelligence.
  3. Ce sont des franges que la Loi de Dieu, que la Loi prescrit de porter au coin du vêtement. Voir Nombres, chap. XV, v. 37 à 41.
  4. C’est un écrit qui contient les deux premiers chapitres du Schemang. On l’applique aux portes des maisons.
  5. Voir Deut., chap. VI, v. 20 à 24.