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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/187

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mémoires

Le P. Daubenton ajoute que saint François Régis avait fait rentrer dans la voie du devoir un nombre infini de pécheresses publiques, qu’après leur conversion il les dispersait dans diverses maisons où elles étaient à couvert du danger, et qu’il subvenait à leurs besoins, grâce aux libéralités de personnes pieuses.

Pour compléter son œuvre, saint François Régis voulut réunir ses protégées dans une seule maison, les courber sous une discipline sévère et les astreindre à des exercices religieux et à des travaux réguliers. Il s’en ouvrit à Just de Serres, alors évêque du Puy, qui promit de lui faciliter l’exécution de son dessein. Appuyé sur le concours de plusieurs dames influentes, il eut bientôt en sa possession des sommes importantes dont il se servit pour acheter une habitation, la meubler et y installer jusqu’à trente pécheresses converties.

Telle fut l’origine du couvent du Refuge ou de Saint-Maurice. À la mort de son fondateur, survenue à la Louvesc le dernier jour de l’année 1640, Claude Spert de Volhac, abbé de Saint-Pierre-la-Tour, continua son œuvre. En 1644, ce monastère portait le nom de Sainte-Agathe[1], et l’évêque d’alors, Henri de Maupas du Tour, en confiait la direction aux religieuses augustines, plus connues sous le nom de Notre-Dame[2].

En 1661 et 1665, les États du Velay allouèrent aux dames du Refuge une somme de trente livres « pour aulmosnes, attendu leur extrême pauvreté[3]. » Une somme de dix livres leur fut également accordée en 1669[4]. Dans le procès-verbal de cette assemblée, en date du avril 1673[5], on lit : « La requeste présantée par les dames religieuzes du couvent du Refuge de la présante ville a esté leue par laquelle lesdictes dames represantent qu’elles sont dans une extrême pauvretté, n’ayant pas moien d’augmanter leur logement pour y recepvoir

  1. Arnaud, Histoire du Velay, t. II, p. 175.
  2. Monlezun, L’église angélique ou histoire de l’église N.-D. du Puy, p. 101.
  3. A. D. Procès-verbaux des États du Velay. t. II. fo 514 vo, et t. III, fo 35 vo.
  4. Ibid., t. III, fo 36 vo.
  5. Ibid., t. III, fo 124, vo.