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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/188

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notice sur le couvent du refuge ou st-maurice au puy

les filhes desbauchées, conformément à l’institut de leur ordre, estant d’ailheurs troublées dans l’exercice de leurs fonctions religieuzes, et souvant insultées par des gens qui veullent enlever lesdictes filhes pour n’estre en lieu de seuretté, suppliant l’assemblée de leur donner quelque secours, puisqu’il s’agist de la gloire de Dieu et du bien publicq :

Sur quoy a esté deslibéré qu’il sera donné ausdictes dames religieuzes, pour aulmosne, la somme de cent cinquante livres pour estre employée à la bastisse de leur couvent. »

Dans un procès-verbal des mêmes États, du 8 mars 1713, se trouve une note ainsi conçue :

« Il a été délibéré que l’article de dix livres donnés annuellement, par le diocèze, aux religieuzes du monastère de Vals, sera changé à l’avenir dans le cahier des fraix d’assiette et mis sous le nom des religieuzes du Refuge Notre-Dame du Puy[1]. »

Bientôt les ressources manquèrent et la charité publique devint insuffisante pour assurer l’existence et l’entretien du Refuge. De plus, les bâtiments, d’ailleurs humides, sombres et étroits, croulaient de toutes parts. En face d’un spectacle si navrant, Armand de Béthune fut ému et, voulant à tout prix sauver de la ruine un établissement si nécessaire et si indispensable à sa ville épiscopale, il consacra une partie de sa fortune à l’acquisition de vastes terrains sur lesquels on vit s’élever, comme par enchantement, huit grands corps de logis s’étendant du portail de Gouteyron au couvent de Saint-Joseph, et du jeu de paume à la ruelle de la Boucherie-Haute.

Ces nouvelles constructions comprenaient, avec les locaux affectés au logement du personnel, une infirmerie, une pharmacie, une buanderie, des greniers, une chapelle pour les malades, une citerne contenant quatre cents muids d’eau, un colombier et d’autres dépendances[2]. De beaux jardins en ter-

  1. Ibid., t. IV, fo 239.
  2. Tout fait supposer qu’il existait au Refuge une petite collection de livres, car un ouvrage portant l’Ex libris de ce monastère est déposé à la bibliothèque