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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/344

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bibliographie

ter ego Guigo, gratia Dei prepositus Aniciensis, ob amorem dilectionis quem habeo erga fideles meos, sacerdotes Grimaldum et Annonem, vendo illis mansiones meas cum ipsa terra, quas ante prepositatus honorem possidebam infra claustra sancte Marie, pro solidis CCC ut habeant ab hac die et deinceps de ipsis domibus et de ipsa terra Grimaldus et Anno potestatem tenendi, donandi, vendendi, commutandi, et in vita et in morte, secundum supradictam consuetudinem, sine ulla contradicente persona. Si quis ergo hanc cartam inquietare presumpserit, non vindicet, sed cum Datan et Abiron vivus in infernum descendens, cum Nerone et Juliano apostata sociatur, et Jude traditoris particeps effectus, cum tartareis ministris, perpetuis dampnentur suppliciis, et carta ista firma et stabilis permaneat, cum stipulatione subnexa. Facta casta ista VI feria, VIII kalendas decembris, anno XX regnante Lotario rege. S. Guigonis, prepositi, qui cartam istam scribere et firmare rogavit, manu sua firma. S. Truanni, decani. S. item Truanni. S. Richardi. S. Gerardi. S. Guidonis. S. Guidonis. S. Girberni, S. Hisimbardi. Ego Hicterius, levita, rogatus scripsi.

Au dos : Wuigo, prepositus, mansiones in Podio Aniciensis[1].


Il y plusieurs choses à retenir dans cette charte. Nous la plaçons au 24 novembre 976. Cette date ne concorde qu’avec les années 971 et 976. La première de ces deux années ne se rencontrant dans aucun calcul avec la vingtième année de Lothaire, il faut adopter la seconde et en conclure que le règne de Lothaire ne datait en Velay que de 957.

Ce prévôt Guigon devint évêque de Valence suivant le Gall. Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II, col. 747. Il figure en la double qualité de prévôt du Puy et d’évêque dans la charte de fondation (993) de Saint-Pierre-le-Monastier. Il s’intitule dans le diplôme ci-dessus : prévôt, par la grâce de Dieu, ce qui prouve qu’à cette époque cette formule n’avait pas le sens orgueilleux dont parlent certains critiques. Nous voyons parmi les témoins notre célèbre Truan, qui érigea l’oratoire de Saint-Michel-d’Aiguilhe en 972 et non en 962, comme le dit mal à propos le

  1. Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, t. II. pp. 187 et 188 ch. 1131.