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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/23

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mémoires

de Champetières, chevalier baron de Vissac, eut dix enfants, dont l’un, Édouard, devint, en 1708, possesseur de la terre de ce nom. Avant son mariage avec Marie-Catherine de Chavaniac qui lui apporta en dot le château qui fait l’objet de cette notice, il avait fourni une brillante carrière militaire, prenant part aux sièges de Philipsbourg, de Mons, de Girone, aux batailles de La Marsaille, de Spire et y recevant de glorieuses blessures.

De ses cinq enfants, deux filles servirent de mère au Général ; nous les retrouverons au cours de notre récit. Le plus jeune de ses fils, Christophe-Roch-Gilbert, épousa, à dix-neuf ans, Julie de La Rivière, d’une grande famille de Bretagne. Pourvu, lors de son mariage, d’une commission de colonel aux grenadiers de France, il périt à la bataille de Minden, le 1er août 1759, c’est-à-dire deux ans après la naissance d’un fils unique dont le nom devait briller d’un si vif éclat. C’était une façon héroïque de protester contre les critiques malveillantes, les accusations de favoritisme que sa nomination prématurée avait soulevées, critiques dont nous trouvons un écho dans le Journal de d’Argenson : « L’on donne pour dot de mariage des commissions de colonels à ces courtisans ! L’on vient d’en donner une au jeune Lafayette »[1].




  1. Journal du marquis d’Argenson, t. VIII, p. 275.