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Page:Sophocle - Œdipe Roi, trad. Bécart, 1845.djvu/98

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JOCASTE.
Laisse, je t’en conjure, une telle recherche !


ŒDIPE.
Je veux la vérité qu’avec ardeur je cherche.


JOCASTE.
Suis d’excellents avis : il faut t’en dispenser.


ŒDIPE.
Mais tes meilleurs conseils pourraient bien me lasser[1] !


JOCASTE, (à part).
Malheureux ! que le ciel t’empêche de connaître

Quels étaient les mortels de qui l’on t’a vu naître !

ŒDIPE.
Au plus tôt, ce berger, qu’on le fasse venir !...

De ses aïeux laissons la reine s’applaudir.

JOCASTE.
Hélas ! infortuné ! que je plains tes misères !!

Hélas ! hélas ! voilà mes paroles dernières[2] !


Scène SCÈNE IV.

LES MÊMES, HORS JOCASTE.
LE CHŒUR.
Notre reine éperdue où court-elle, seigneur ?

Elle paraît en proie à la plus sombre ardeur.

  1. Œdipe prononce ces paroles avec amertume.
  2. Jocaste, en proie à la plus vive douleur, se retire de la scène pour n’y plus reparaître. Le chœur en tire de sinistres conclusions.