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Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/204

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reçu d’une des nymphes de l’Hélicon[1], avec lesquelles il aime à folâtrer ?



ŒDIPE.

Vieillard[2], si je puis former des conjectures sur un homme que je n’ai jamais vu, voici sans doute le berger que nous attendons depuis longtemps. Son grand âge, en effet, s’accorde bien avec ce qu’on dit de lui, et surtout je crois reconnaître mes serviteurs qui l’amènent ; mais toi, tu pourrais en parler avec plus de certitude que moi, si tu as déjà vu ce berger.

LE CHŒUR.

En effet, je le connais ; car Laïus n’avait pas de serviteur plus fidèle, dans sa condition de berger.

ŒDIPE.

Toi d’abord, étranger de Corinthe, est-ce là celui dont tu nous parlais ?

LE MESSAGER.

C’est lui-même que tu vois.

ŒDIPE.

Vieillard, regarde-moi en face, et réponds à toutes mes demandes. Tu étais au service de Laïus ?

LE BERGER.

J’étais son esclave, non acheté, mais élevé dans son palais.

ŒDIPE.

Quel était ton emploi, ou ton genre de vie ?

LE BERGER.

Je passais la plus grande partie de mon temps à conduire ses troupeaux.

ŒDIPE.

Quels étaient les lieux que tu fréquentais le plus ?

LE BERGER.

Le Cithéron et la contrée qui l’entoure.

  1. Montagne de la Béotie.
  2. Il parle au premier personnage du Chœur.