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Page:Sophocle - Tragédies, trad. Artaud, 1859.djvu/434

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plongées bien plus avant que les nôtres dans le monde des sens. Avec les siècles, l’humanité tend à se dégager davantage des liens de la matière. Ce progrès se remarque déjà dans Cicéron, qui a traduit ce morceau ; il passe bien plus légèrement sur tous ces détails horribles, et il ajoute quelques traits pris à la source des sentiments moraux.

Sur la date des Trachiniennes, les opinions les plus divergentes se sont produites. O. Muller croit y voir les indices d’un esprit juvénile, qui n’a pas encore atteint sa maturité. Bernhardy, au contraire, y voit des traces de vieillesse. Quelle que soit l’opinion qu’on adopte, on peut conjecturer que l’auteur n’y a pas mis la dernière main. C’est ce qui expliquerait les nombreuses interpolations qu’on y a introduites. Par là aussi, l’on rendrait compte de certaines négligences, et particulièrement d’expressions obscures qui s’y rencontrent.

Toutefois, nous sommes loin, comme on l’a vu, de souscrire aux jugements excessivement sévères émis par quelques critiques contre cet ouvrage.