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Page:Souvenirs d'enfance de Sophie Kovalewsky.djvu/127

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IX

DÉPART DE L’INSTITUTRICE
PREMIERS ESSAIS LITTÉRAIRES D’ANIOUTA


Une grande malle de forme ancienne, recouverte d’une housse de toile, et soigneusement cordée, attend depuis le matin dans l’antichambre. Une batterie de cartons, de paniers, de petits sacs, de petits paquets, attirail de voyage indispensable à une vieille fille, s’élève au-dessus. Un vieux tarantass, attelé de trois chevaux pauvrement harnachés, que le cocher Jacob prend lorsqu’il s’agit d’une longue course, attend devant le perron. Les femmes de chambre s’agitent, apportent et remportent diverses bagatelles ; mais le valet de chambre de papa, Ilia, appuyé au battant de la porte, exprime par son immobilité et par la négligence de sa pose, que le départ est de trop peu d’importance pour soulever cette bagarre. Tout le monde se réunit dans la salle à manger.

Mon père engage chacun, selon l’usage, à s’asseoir