au bout des cinq premières années, mais, hélas ! cette vie ne devait plus durer qu’un an !
Le 1er juillet 1884, Mittag-Leffler eut donc la joie de télégraphier à Sophie, alors à Berlin, qu’elle était nommée professeur. Elle répondit le même jour par le billet suivant :
« …Je n’ai pas besoin de vous dire combien votre télégramme me comble de joie. À présent je puis bien vous avouer que, jusqu’au dernier moment, je n’ai pas cru fermement que la chose se ferait ; je craignais qu’il ne surgît quelques difficultés imprévues, comme il arrive si souvent dans la vie, et que nos plans ne finissent par crouler. Je suis bien persuadée que c’est grâce à vous, à votre persévérance, et à votre énergie, que nous avons pu atteindre notre but. Ce que je souhaite maintenant de tout cœur, c’est d’avoir la force et le talent nécessaires pour remplir ma tâche, et vous seconder dignement. Je crois maintenant à l’avenir, et serais si heureuse de travailler avec vous ! Quel bonheur que nous nous soyons rencontrés dans la vie…
« Weierstrass a parlé à plusieurs personnes du ministère, relativement à mon désir de suivre ici des cours à l’Université. Il y a quelque espoir que la chose s’arrange, mais pas encore cet été, car le recteur actuel est un ennemi terrible de la question des femmes. J’espère que cela pourra se faire en décembre, quand je reviendrai pour les vacances de Noël. »