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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/149

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LE PERE

Pourquoi donc ? Quel remède est meilleur que l’étude ?
Crains son désœuvrement !

LA MÈRE

Crains son désœuvrement ! Oui ; mais sa solitude ?
Depuis qu’elle est partie, il n’est plus en état
De vivre seul ! Il a pleuré ; mais il resta !
Parce qu’il a besoin, sans même s’en douter,
D’avoir auprès de lui nos cœurs pour l’écouter !

LE PÈRE

C’est parfait ; toutefois le meilleur témoignage
De notre amour vaut-il des amis de son âge ?
Un milieu plus vivant ? Dans le nôtre il s’isole…

LA MÈRE

Pour oublier, il faut d’abord qu’il se console !
Si le déchirement d’un pareil abandon
N’a pas blessé son cœur d’un chagrin sans pardon,
Je crains qu’il ne soit faible et ne succombe au charme
De consolations plus tristes que ses larmes !

LE PÈRE

Son courage n’est pas à ce point déprimé !
Quoi ? Parce qu’il aima…