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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/150

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LA MÈRE

Quoi ? Parce qu’il aima… Parce qu’il fut aimé !
Il connut ce bonheur, et, sachant ce qu’il vaut,
S’il se guérit au point d’y songer de nouveau,
N’éprouvera-t’il pas dans le fond de son âme,
L’obscur pressentiment que, seuls, des yeux de femme,
En offrant leur sourire à ses yeux désolés,
Effaceront les pleurs qu’une autre a fait couler ?

LE PÈRE

Soit !

LA MÈRE

Soit ! Mais, découragé, seul, éloigné de nous,
S’il s’abandonne aux premiers mots qui seront doux
D’un amour consolant, mais indigne de lui,
Ne préfères-tu pas son chagrin d’aujourd’hui ?

LE PÈRE

Encore faudrait-il qu’il consente à s’éprendre…

LA MÈRE

Ce cœur endolori s’offre à qui veut le prendre !

LE PÈRE (impatienté)

Il aurait donc perdu tout respect de soi-même !
Ne sais-tu pas…