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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/31

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JEAN

Kaatje ! Attrape !… Mets ça dans le sac !

Il referme la porte et disparait en riant.
KAATJE

Kaatje ! Attrape !… Mets ça dans le sac !Comme il rit !

LA MÈRE

Il est content !

KAATJE

Il est content !Depuis huit jours sa voix est gaie
Comme celle du canari !

LA MÈRE

Comme celle du canari !Cela nous paie
Un peu du lourd chagrin de le voir disparaître !
Ah ! si son avenir — et son bonheur, peut-être —
N’exigeaient ce départ auquel je me soumets,
Tu comprends bien que tout mon cœur eût dit : Jamais !
Quand il fallut un jour que quelqu’un le guidât
Ce ne fut point partir que d’aller à Gouda,
Chez son oncle ; c’était tout près ! Mais aujourd’hui
Que son art définitivement l’a séduit,
C’est le départ, le vrai départ, l’affreux départ !
Dès ce soir, avec le voyage et ses hasards,
Va commencer l’attente âpre, continuelle,
Et si souvent déçue, hélas, de ses nouvelles !