Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Ce seront les angoisses de toute nature ;
La nuit, les questions soudaines qui torturent :
Est-il malade ? Qui le veille ? Qui le soigne ?
Et, chaque jour, tandis que son enfant s’éloigne,
La peine plus aiguë et le deuil plus complet,
Comme si peu à peu tout son cœur s’en allait !
KAATJE (émue)
Mère !
LA MÈRE (reprenant sa besogne)
As-tu mis les deux manchettes ? Le jabot ?
KAATJE
Tout est là.
LA MÈRE
Qu’il barbouillait déjà les murs de la cuisine !
Je criais : Polisson ! Il disait : Je dessine !
Et tout en effaçant ses bonshommes pansus,
Je riais et j’étais fière ! Si j’avais su !
Mais comment croire aussi qu’il voudrait nous quitter
Un jour ! Il nous aimait comme un enfant gâté,
Comme un tyran !… Crois-tu la courroie assez forte ?
KAATJE
Oui, oui ; cela tiendra.