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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/361

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ses nobles qualités qu’expriment et sa voix et son regard.

CLÉONE.

Sapho ! Sapho ! est-ce ainsi que tu parles de celui qui put te trahir !

SAPHO.

Ah ! s’il m’abandonne, c’est que je l’ai mérité. Pouvois-je le captiver toujours, moi qui ai déjà connu les feux d’un premier hyménée ? Il lui faut un cœur qui n’ait battu que pour lui. Cléone, ne refuse pas le sort d’une divinité sur la terre.

CLÉONE.

Tu le veux ?

SAPHO.

Je l’exige.

CLÉONE.

Eh bien ! apprends un secret que je voulois te cacher jusqu’à ma mort. Je sacrifiois Phaon à mon enthousiasme pour toi ; mais je l’aimois.

SAPHO.

Tu l’aimois ! tu l’aimois !

CLÉONE.

D’où vient donc ce trouble ? puisque tu me commandes de le choisir, pour époux, peux-tu craindre que je l’aime. ?