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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/209

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n’en présente que trois mille cinq cents, dans la partie la plus proche de la côte, du moins d’après notre estime. Au couchant elle s’élève davantage, et peut avoir une moyenne de quatre mille cinq cents pieds.

Cette différence établie, nous trouvons dans la plaine de la Makata la même pénurie de bois que dans celles du Far-West ; et la région qui est au couchant de l’Ousagara, avec ses terres arides et ses dépôts salins, peut être comparée à la partie occidentale du Colorado et au territoire de l’Utah.

Dans l’Ouyanzi, à l’ouest de l’Ougogo, le terrain se relève longitudinalement, arrive à mille pieds au-dessus de la région précédente, et arrêtant les vapeurs que charrient les vents d’est, redevient productif, et ne le cède en fertilité qu’à la vallée de la Moukondokoua[1].

Les Vouasagara sont donc des montagnards. Violents dans les districts du nord, où ils ont pris les mœurs des Vouahoumba, qu’ils avoisinent, ils sont doux et bons dans les districts du sud. Les attaques répétées qu’ils ont eues à subir de la part des Vouadirigo ou Vouahéhé, de celle des Vouaségouhha, des Vouahoumba et des Vouagogo, leur ont donné de la défiance à l’égard des étrangers ; mais dès qu’on les rassure, ils se montrent pleins de franchise et d’amabilité.

Ils ne sont, hélas ! que trop fondés à se méfier des Arabes et des Vouangouana de Zanzibar. Dans l’est de leur territoire, Mboumi a été brûlé deux fois en peu d’années par les traitants et par les chasseurs d’esclaves. Réhennéko a éprouvé le même sort ; et Abdallah ben Nasib a porté le fer et la flamme depuis Mi-

  1. Il y a certainement des traits d’une grande ressemblance entre les deux régions : un sol rouge, qui a valu au Colorado le nom qu’il porte ; des plaines ondulées et dépourvues d’arbres, des terres salines, des rochers aux formes bizarres, et tout ce qui résulte d’un ciel de feu, dans un pays aride que balaye un vent glacé ; effets de mirage, trombes sableuses, etc. Nous comprenons que, frappé de cette vue, l’auteur se soit rappelé les montagnes dont la base lui avait offert le même tableau. Il est certain aussi qu’on peut rattacher la triple rampe de l’Ousagara, non-seulement aux Highlands de l’Ouhiao et des Manganjas, mais au Lupata, aux Drakensberg, aux monts des Basoatos ; bref, que c’est l’un des pans de la muraille qui entoure la péninsule ; et que du Kénia aux Zwarteberg la ligne est aussi longue que celle des Montagnes-Rocheuses. Mais ces rapports Sont-ils suffisants pour que les deux chaînes aient le même caractère et jouent le même rôle ? Nous n’avons pas à discuter cette question ; nous rappellerons seulement que pour Burton, l’Oussgara est l’équivalent des Ghattes de l’Inde, et que Livingstone, en décrivant la chaîne qui soutient le plateau des Maravis, est frappé du rapport qu’elle présente avec la partie des Ghattes que l’on traverse pour aller de Bombay à Pounah. (Voir Explorations du Zambèse et de ses affluents par D. et Ch. Livingstone, librairie Hachette, 1866, p. 494, et Burton, Voyage eux grands lacs, p. 199.) (Note du traducteur.)