Aller au contenu

Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deaux Château-Laffite, Château-la-Rose, étaient de premier ordre ; et les yeux baissés des pieux gourmets ne brillaient pas faiblement sous cette chaleureuse influence. Ah ! ces bons Pères entendent la vie, et en apprécient la durée. Leur table, où ils sont en fête, chasse la moukoungourou, la lièvre des jungles, et diminue le saisissement qu’on éprouve, lorsqu’au sortir de la salle lumineuse, on plonge dans les ténèbres d’une nuit dont le cri des sauterelles, la voix des grenouilles, le hurlement des hyènes font
Camp de Bagamayo.
seuls vibrer les profondeurs. Sans le secours du rouge-bord, il faudrait un pouvoir surhumain pour garder intactes cette politesse, cette suavité de manières, au milieu des horreurs africaines.

Après le repas, qui rétablit mes forces défaillantes et qui m’inspira une extrême gratitude, vingt élèves des plus avancés entrèrent avec des instruments de cuivre, formant ainsi un orchestre complet. J’avoue ma surprise. Voir ces jeunes têtes laineuses produire