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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/264

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vous pouvez, au bout de deux ou trois soirées, lui adresser hardiment cette question : Mi volete bene ? (Me voulez-vous du bien ?) Si elle répond : Non ; c’est que jamais elle ne sentira rien pour vous ; si, au contraire, elle vous aime, elle répond : Oui ; et tout est fini.

L’orgueil romain a garanti les gens de ce pays-ci de toutes les petitesses de la vanité française et de la sottise de vouloir imiter quelque autre ville au monde que ce soit. À Milan, on avoue hautement l’imitation de Paris, et l’on a des fats dignes du café Tortoni. Ici l’honneur national couvrirait de ridicule l’imprudent qui avouerait une telle prétention, et le ridicule se lance à Rome avec une admirable rapidité. « Un Romain doit, avant toutes choses, être Romain, » disait devant moi, ce soir, l’architecte Serafini, homme d’esprit ; mais je ne pourrais parler plus en détail de la société sans m’engager dans les noms propres.

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.......Je ne puis rien dire de ma soirée ; je me suis même fait une règle de ne transcrire qu’avec beaucoup de réserve celles de mes notes de 1817, dans lesquelles je parle d’amis que le sort commun de l’humanité a mis à l’abri de toutes les vaines persécutions. Heureusement, la plupart des personnes qui, à Rome, m’ont accueilli