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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/164

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filosofia nova

à cette question : « Pourquoi l’odieux ne fait-il pas rire ? »

(Amortir, diminuer les passions que nous prévoyons qui ne seront pas satisfaites, augmenter, vivifier celle dont nous croyons les jouissances assurées : voilà l’art du bonheur.)

*

… La bonhomie[1], pour celui qui sent, c’est un état si doux ; pour celui qui calcule, c’est le moyen de se faire pardonner sa supériorité.

J’ai bien senti que l’état de bonhomie est le suprême bonheur pour moi. La première représentation de Molière avec ses amis, celle de l’Optimiste, les grandes méditations philosophiques me mettent dans cet état délicieux.

Travailler à me le rendre habituel, mais n’en jamais parler. Ça gâterait tout, je n’oserais plus être bonhomme. Quand je suis bonhomme, je ne suis plus timide. Les Philintes (égoïstes) ont manqué cette vérité : le comble du fin serait de paraître bonhomme.

    de la peinture, etc. Etendre cette idée suivant plusieurs exemples.

    (Note ajoutée en brumaire XIV : « T’is much true. »)

  1. En marge de cette page un nom : Brissot, de qui la lecture avait sans doute fourni le motif de ces réflexions.

    N. D. L. É.