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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/210

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filosofia nova

relire souvent sa vie. Acheter le Plutarque de Dacier, in-12, dès que j’aurai de l’argent.

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h. Hier j’ai beaucoup médité sur homme. Aujourd’hui j’ai lu une histoire. Cette méthode est excellente. Tous les faits que je lisais confirmaient mes principes. Tâcher de diminuer en moi les passions qui ne pourront jamais être satisfaites. La lecture de Plutarque fortifie singulièrement mon génie dramatique. Peut-être, il y a un an, lui aurait-elle nui, je n’aurais pu la digérer. Ce livre n’a qu’un défaut, c’est qu’on sent quelquefois que Plutarque est bien au-dessous des personnages qu’il peint. Il manque quelquefois d’ordre et souvent de force dans ses descriptions. Tacite lui est supérieur de ce côté, mais Tacite n’a pas fait des vies, nous sommes plus près des personnages de Plutarque. Ce sont des caractères vivants et voilà ce qui est si bon pour moi.

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h. Il faut connaître la quantité de bonheur ou de malheur qu’un homme attend de chaque chose pour connaître la grandeur de son sacrifice au désir d’être utile, et par conséquent le degré de sa vertu.