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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/249

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pensées

malheureux et les vertueux heureux.

Je sens bien que le : Qu’il mourût d’Horace et que le : Moi de Médée, donnent un léger sentiment de terreur. Mais le duc de Guise tout puissant qui dit à son assassin : « Ta religion t’enseigne à m’assassiner et la mienne à te pardonner », cette réponse est sublime et excite un sentiment exactement contraire à celui du : Qu’il mourût.

*

Ce que je trouve de remarquable dans le roi Frédéric, c’est la ferme volonté avec laquelle il semble avoir fait toutes ses actions, quelques peines qu’elles lui coûtassent. Voilà en quoi je dois l’imiter. Pour cela prendre l’habitude de ne penser jamais qu’à ce que je fais. Voilà l’habitude la plus nécessaire à mon bonheur que je puisse prendre. Lorsque j’ai bien envie d’aller à la comédie et que cependant il faut que je travaille, il y a un sûr moyen d’affaiblir la tentation. C’est de ne pas penser aux détails de la comédie, de concentrer toute mon attention à ce que je fais.

*

Voici un bon trait caractéristique de courtisan à mettre en scène ou le plus