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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/266

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filosofia nova

vent ces moyens pour la chose même.

Lorsque nous sympathisons parfaitement avec quelqu’un, nous nous identifions tellement avec lui que nous allons jusqu’à approuver dans sa conduite des actions qui nous seraient nuisibles si nous vivions avec lui. Cela vient de ce que nous ne le considérons point sous ce rapport.

Nous ne voyons plus que nous, dans l’homme que nous voyons, tel que nous croyons être.

Pour produire le maximum de sympathie il faut offrir à un homme un personnage qui soit exactement tel qu’il croit être. Voilà le maximum.

Cet intérêt se subdivise à l’infini, au point que, longeant une côte inconnue et sauvage et voyant deux insulaires qui se battent, nous prenons involontairement intérêt à l’un d’eux.

Pour qu’une représentation avec laquelle nous croyons n’avoir de rapports que ceux que nous établissons volontairement en la regardant fasse une impression autre que celle de simple curiosité, il faut que nous espérions plus de bonheur de la vue du spectacle que de toute autre chose que nous pourrions faire dans cet instant.

Un corollaire de ce principe est qu’il