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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/292

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filosofia nova

tateurs à ses pièces. Les amants dans le Tartufe.

Le poète comique nous présente des gens semblables à nous (à ce que nous croyons être), il les fait agir et réussir ; cela nous montrant le bonheur, nous fait sourire.

Tom Jones, le Menteur, Dorante, nous produisent cet effet.

Il a outre cela la ressource de donner des jouissances imprévues à notre vanité, par conséquent de nous faire rire.

Considérant les hommes dans leurs rapports avec nous, c’est-à-dire comiquement, leur force sur leurs contemporains est en raison composée de leur tête et de leur cœur.

C’est-à-dire que deux hommes à égale force de passion (force estimée en fonction de leur vie) sont entre eux comme leurs têtes ; à égale bonté de tête, entre eux comme leurs passions.

Or un homme ne peut avoir quelque influence sur nous que directement ou par nos contemporains communs.

Toute comédie est un plaidoyer du poète contre quelque chose qui choque l’intérêt de tous.

Mais le poète ne doit pas chercher à exciter la crainte d’un mal, et par suite le désir de le punir, sentiments désagréables. Il doit rendre l’objet nuisible ridicule,