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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/293

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pensées

ce qui excite le rire, sentiment agréable, et pour lointain cet autre sentiment agréable que la crainte du ridicule dont le poète vient d’affubler un caractère nuisible fera que si nous rencontrons un de ces caractères nuisibles il le sera moins pour nous depuis la comédie.

Molière né dans le bon temps de la république romaine au lieu de représenter les vicieux ridicules par des comédies, eût proposé des lois contre eux.

4. Toute pièce qui est un plaidoyer contre le vice et qui en montrant toute son horreur pousse au désir de le punir, et en indique les moyens, sort du caractère de la comédie.

La plus grande punition que puisse demander le poète comique est l’excommunication, la privation de tous les avantages de la société.

5. La loge grillée de Pacé, à l’opéra des Bardes, me représente la société. Le but de celle société est le plus grand bonheur possible actuel.

Si le poète comique se borne comme il doit à exciter des sensations agréables, sa juridiction pour le rire ne s’étend que sur la société dans les membres de laquelle il veut exciter les impressions agréables, c’est-à-dire :

6. 1o que c’est dans son sein qu’il doit prendre ses personnages ridicules ;