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Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/356

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filosofia nova


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Porter toujours un peu de papier blanc et un crayon au spectacle, après la pièce j’ai oublié mes réflexions. Cela me formera le goût et me fera voir dans deux ans, à mon retour à Paris, quels progrès j’aurai faits.

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Avoir l’attention de ne jamais fonder de tragédie sur cette mythologie grecque barbarement ridicule, qui fait punir des crimes par d’autres crimes et qui dans deux cents ans sera profondément ridicule.

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Je trouve dans le volume des Mélanges de Suard un article d’une Mlle P., je crois, qui a des parties sensées et conformes aux principes du rire donnés par Hobbes.

Cet article me fait distinguer comique de gai ; le génie de la gaîté, ou du moins une partie de ce génie, consiste à faire des plaisanteries ; le génie comique est celui qui nous donne une bien bonne et sûre raison de reconnaître notre excellence.

Le génie gai n’est que le mensonge, l’illusion, l’ombre du génie comique ; il est au génie comique ce que Dazincourt jouant l’hôte des Deux Pages est au véri-