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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/10

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PRÉFACE

Il ne faut pas chercher d’art dans cet ouvrage ; c’est une esquisse que la nature seule a dictée. Chaque soir j’écrivais ce qui m’avait le plus frappé. J’étais souvent si fatigué, que j’avais à peine le courage de prendre mon papier. Je n’ai presque rien changé à ces phrases incorrectes, mais inspirées par Îles objets qu’elles décrivent : sans doute beaucoup d’expressions manquent de mesure.

La musique est le seul art qui vive encore en Italie. Excepté un homme unique, il y a là des peintres et des sculpteurs, comme il y en a à Paris et à Londres. La musique au contraire a encore un peu de ce feu créateur qui anima successivement, en ce pays, la poésie, la peinture et enfin les Pergolèse et les Cimarosa. Le feu divin fut allumé jadis par la liberté et les mœurs grandioses des républiques du moyen âge.

On verra la progression naturelle des sentiments de l’auteur. D’abord il veut s’occuper de musique : la musique est