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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/104

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est l’air de la santé, sans laquelle il n’est point de volupté.

Mon Moscovite trouve que la beauté est la chose la plus rare parmi les dames françaises ; il assure que les plus belles figures qu’il ait vues à Paris sont anglaises.

Si l’on prend la peine de compter, au bois de Boulogne, cent femmes françaises, quatre-vingts sont agréables, et une à peine est belle. Parmi cent femmes anglaises, trente sont grotesques, quarante décidément laides, vingt assez bien, quoique maussades, et dix des divinités sur la terre, par la fraîcheur et l’innocence de leur beauté.

Sur cent Italiennes, trente sont des caricatures avec du rouge et de la poudre à poudrer sur le visage et sur la gorge ; cinquante sont belles, mais sans autre attrait que l’air voluptueux ; les vingt autres sont de la beauté antique la plus ravissante, et l’emportent, à notre avis, même sur les plus belles Anglaises. La beauté anglaise paraît mesquine, sans âme, sans vie, auprès des yeux divins que le ciel a donnés à l’Italie.

La forme des os de la tête est laide à Paris ; cela se rapproche du singe, et c’est ce qui empêche les femmes de résister aux premières atteintes de l’âge. Les trois plus belles femmes de Rome ont