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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/114

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c’était pour leur adresser des choses aimables et en recevoir des respects. Du reste, aussi étrangers aux affaires de France qu’à celles du Japon, la plupart occupaient leur loisir par les agréments d’une société très-polie. Si, vers cinquante ans, dégoûtés de la galanterie, quelques idées d’ambition leur passaient par la tête, le seul chemin qui se présentât à eux, c’était la faveur des favoris ou des maîtresses, personnages dont on gagne plus la bienveillance par les charmes d’une conversation légère et par des assiduités de tous les moments, que par aucun service rendu à l’État. L’homme qui se fût avisé de mériter les places pour les obtenir, se fût couvert d’un ridicule affreux, et, j’irai même plus loin, eût paru odieux[1].

« Je vis d’abord que vos salons étaient mieux remplis que les nôtres, parce que vous n’aviez pas de chambre des communes à remplir. Je ne fus pas jaloux de vos soirées infiniment plus brillantes que celles de Londres, de vos petits soupers pleins de feu et de délicatesse ; je vis qu’il n’y avait pas d’autres débouchés pour les talents et l’esprit. Cela ne me fit pas d’autre peine que de me montrer un petit inconvénient de notre adorable

  1. M. le comte de Broglie.