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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/118

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comme des êtres d’un esprit moins élevé, et, qui pis est, de donner quelque fondement à ce préjugé. Un duc qui revenait de Versailles dans son château, parlait à sa femme de tout ce qui l’avait occupé : chez nous il lui dit un mot sur ses dessins à l’aquarelle, ou reste silencieux et pensif à rêver à ce qu’il vient d’entendre au parlement. Nos pauvres ladys sont abandonnées à la société de ces hommes frivoles qui, par leur peu d’esprit, se sont trouvés au-dessous de toute ambition, et par là de tout emploi (les Dandys).

« Une autre source de votre supériorité dans le salon, c’est la position différente de vos gens de lettres. Je rencontrais, à Paris, les d’Alembert, les Marmontel, les Bailly, chez les duchesses ; c’était un immense avantage et pour eux et pour elles. Nos auteurs anglais vivent plongés dans la poussière de leurs cabinets et dans la société de quelques amis instruits ou de quelques jeunes professeurs qui attendent d’eux leur avancement. C’est ainsi qu’ils achèvent une vie sombre, triste, laborieuse et inélégante : rien de moins attrayant. Quand un homme se met à faire des livres chez nous, on le considère comme renonçant également à la société des gens qui gouvernent et à la société des gens qui rient. Il suit de