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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/134

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achète des chevaux, fait une grande dépense ; il va dans le monde, et y traite même assez légèrement la cour de madame Élisa ; il ose, dans un bal masqué, plaisanter madame de Montecatini sur une découverte récente due au génie de cette dame. Le lendemain il reçoit l’ordre de partir ; alors il avoue à M. Dutertre qu’il est horriblement blessé d’un coup de pistolet chargé avec des clous ; il a offensé des gens d’Udine qui l’ont assassiné. La princesse oublie son ordre ; le jeune capitaine était de nouveau reçu dans le monde, lorsqu’un matin il se présente tout pâle à M. Dutertre : « Je viens de reconnaître les gens qui m’ont assassiné à Udine. — Ne craignez rien, lui dit le sage commissaire ; je vous sauverai, quoique je n’ignore pas pourquoi l’on vous en veut. » Le capitaine avait trempé dans une petite conspiration contre Buonaparte ; et, trouvant les ressources des conjurés ridicules, il le leur avait dit en ajoutant qu’il ne se mêlait plus de rien. M. de la Fontaine s’amuse à Florence encore quelques mois, et guérit de ses blessures. Il part pour Naples, et a soin de se tenir toujours avec les aides de camp du roi. Un matin, qu’il est à la chasse avec eux, on l’entend appeler au secours à vingt pas dans le bois. On