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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/135

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accourt pour le voir tomber de deux coups de fusil, l’un lui casse le bras, l’autre la cuisse, et l’on poursuit vainement les assassins qui ont le temps de faire entendre ces paroles : « Au revoir. »


Padoue, 19 juin. — J’ai rencontré un grand beau jeune homme, Allemand, riche, blond, grand seigneur. Il m’a parlé avec enthousiasme..... d’un pantalon large qu’ils veulent établir en Allemagne. S’ils peuvent parvenir à restaurer un costume national, ils ne doutent pas que l’Europe ne leur accorde d’être une nation. Ce pauvre comte ! Il met beaucoup d’importance à ce pantalon ; il l’estime bien plus que vingt journées comme Hohenlinden ou Marengo.

Ces pauvres Allemands meurent d’envie d’avoir du caractère. Dans le monde, c’est la marque à laquelle on reconnaît les gens qui n’en ont point[1].

Il est savant ; voyant que je manque

  1. Quoique ces détails soient exacts, je ne les aurais pas rappelés si je n’avais encore un peu d’humeur des grosses sottises que nous a dites un de ces grands hommes d’Allemagne dont le nom ne peut pas passer le Rhin, l’auteur du Mercure de Coblentz.