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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/162

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l’autre a plus de génie naturel ; je pense que ce sont de ces poëtes dont le mérite ne s’étend pas au delà de la langue qu’ils ont écrite. Je n’ai pas eu la patience de lire toutes les tragédies d’Hippolyte Pindemonti. J’ai trouvé, ce me semble, une scène ou deux dans sa Geneviève. C’étaient des gens du meilleur ton, fort aimables et fort aimés des dames.

15 juillet, dans le jardin anglais de la villa B***. — J’ai traversé Padoue sans m’arrêter ; je n’avais pas envie de parler. Je me retrouve à Milan depuis huit jours, mais je suis mort pour les arts ; ce qui me plaît me fait mal ; à peine les intérêts les plus sérieux de la politique ont-ils prise sur moi. Je vous ai juré de ne quelque pas vous ennuyer des cris de la philosophie contre le despotisme ; je n’ai rien à vous dire. J’ai lu le Déserteur de Sedaine. Je comprends qu’on déserte et qu’on aime à dire : Oui, je déserte !

16 juillet. — Je ne manque pas une soirée au théâtre de la Scala, et j’y retrouve ces sensations délicieuses que j’avais à Bologne, augmentées de tout le charme des regrets.

Ce soir, j’ai vu la première représentation de la Gazza ladra (la Pie voleuse),