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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/218

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Italie, c’est la honte d’être asservi par les barbares.

Au reste, mes Italiens m’ont fort bien prouvé que, comme style tragique, le Dante est souvent fort supérieur à Racine. — Quoi donc ! on aurait eu meilleur goût à Florence, en 1300, qu’à la cour de Louis XIV, en 1660 ? — Oui, par la simple raison que Florence était vertueuse et républicaine, et qu’il fallait être spirituellement bas à la cour du grand roi[1].

— Chose évidente pour moi, les êtres qui sentent la musique sont séparés, par l’immensité, de nos littérateurs élèves de l’Université de Paris.

*

Plus un Français est aimable, moins il sent les arts.

*

— Manque de chaleur et affectation, voilà ce qu’on trouve en musique dès qu’on quitte l’Italie.

  1. « Dieu m’a fait la grâce, madame, en quelque compagnie que je me sois trouvé, de ne jamais rougir de l’Évangile ni du Roi. » (Lettres de Racine à madame de Maintenon.) Comparez cela aux Mémoires de Caponi.