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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/33

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vertueux est blâmable, c’est de ne pas essayer d’une constitution en trois articles.

« Les dix-sept provinces nomment chacune dix députés, parmi lesquels le gouvernement en choisit cinq pour former la chambre des communes.

« La chambre des pairs est nommée, chaque année, par le gouvernement, et composée des deux tiers des cardinaux et de dix riches propriétaires.

« Ces deux chambres votent l’impôt. »

Mais l’ignorance est si crasse dans la classe éclairée, et la scélératesse si profondément enracinée chez le peuple, que même cette constitution est peut-être une imprudence. Il leur faudrait un Titus qui eût lu Delolme.

Les sots qui ne savent que ce qui est imprimé dans les livres vulgaires, croient que c’est le même christianisme qui règne en France et en Italie.

En Europe, autant de religions que d’États. À Rome et à Naples, la seule loi en vigueur, c’est la religion. Gens impartiaux ! jugez du génie du christianisme par Rome et Naples.

Les dix-neuf vingtièmes de la civilisation de la France, de l’Angleterre et de la Prusse sont dus à la liberté de la presse, et ici elle ne dit que des mensonges. J’ai trouvé toute la société de Rome occupée