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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/32

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de la solitude. Ce qu’ils savent des hommes, ils l’ont appris dans l’histoire du seizième siècle. Ils ne se doutent pas du leur ; tout ce qui est jeune à Rome sent fort bien qu’il faut donner une autre forme au principe religieux. Si la forme continue à choquer le fond, la source tarira, et, se faisant jour par des conduits secrets, ira former les superstitions les plus extravagantes. Les jeunes prélats qui ont voyagé sont convenus avec moi que le seul pays du monde où il y ait encore de la religion, c’est l’Angleterre.

Je ne sais si le cardinal Consalvi voit ce sujet d’aussi haut. Ce qui est certain, c’est que, s’il est pape, nous verrons la religion reprendre une nouvelle vigueur : si c’est le père Fontana ou le cardinal Pacca, les âmes pieuses auront à gémir des plus fausses mesures. Le cardinal Consalvi est abhorré de tous ses collègues pour avoir introduit les laïques dans l’administration, et, encore plus, pour le fameux préambule de son ordonnance. Au reste, c’est un portique magnifique qui conduit à une chaumière.

Un prélat, que je prenais d’abord pour un vil ambitieux, me persuade à la fin qu’une constitution libérale serait ici le signal de la plus sanguinaire anarchie. Il convient avec moi que si cet homme