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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/45

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dignes des Fabius et des Scevola, le colonel Ner***, le général Pal***.

26 mars. — Je ferais cinquante lieues avec plaisir, pour voir un homme aussi fort pour la féodalité que M. Brougham pour les idées libérales. La conversation de ce grand homme d’État fait mon bonheur, mais il ne parle pas souvent ; la sagacité romaine a su l’apprécier. Les hommes supérieurs de l’Angleterre ont une simplicité dans les manières et un naturel bien admirables. Chez nous, dès qu’un homme a gagné une bataille, il se croit obligé de jouer un rôle. Je suis présenté au maréchal *** ; j’avais la tête pleine de ses victoires. Il m’assomme d’idées de politique et d’administration. Je sors avec l’idée d’un petit homme qui se dresse sur la pointe des pieds pour tâcher de paraître de la taille des gens dont on fait des ministres.