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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/50

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jeunes filles n’est pas très-forte ; elle produit tous ses miracles par la manière dont elle est conduite.

Comparées aux cantatrices modernes, c’est le style de Fénelon et les phrases de Demoustier. J’ai tout lieu de croire que c’était là la méthode en vogue il y a trente ans, quand la musique régnait en despote sur tous les cœurs. J’ai entendu une fois l’inimitable Pachiarotti, j’ai reconnu le style des Monbelli. Elles ont eu pour maître leur père, qui est encore ce célèbre Monbelli que nous trouvons dans les anciens voyages en Italie ; il a la faiblesse de chanter. La musique de Demetrio e Polibio est de Rossini et de lui.

8 avril. — Conversation dans la loge de la Ghita (car c’est ainsi qu’on appelle en Italie les plus grandes dames par leur nom de baptême) avec monsignore Louis de Brême.

Le philosophe qui a le malheur de connaître les hommes méprise toujours davantage le pays où il a appris à les connaître. Le patois de mon pays me présente toutes les idées basses : un patois inconnu n’est pour moi qu’une langue étrangère. Ce second principe rend beaucoup d’Italiens injustes envers leur patrie,