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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/60

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Il restait la pauvre comedia dell’arte, Arlequin et Pantalon ; les convenances les ont fait proscrire[1].


Bologne, 12 avril. — Délices du retour à la civilisation, comme en revenant de province à Paris. À ma première question, en arrivant à Bologne : « Y a-t-il opéra ? — Oui, monsieur, la Clémence de Titus. » Je vole au théâtre ; l’ouverture commence comme j’entre.

Ronconi, dans le rôle de Titus, excellent chanteur, la même école que les Monbelli et Pachiarotti, un accent qui va au cœur ;


    Si on rassemble sur une même tablette les meilleurs ouvrages qui ont paru depuis 1770, en anglais, allemand, français et italien, on verra qu’avoir posé l’équation c’est l’avoir résolue. La littérature italienne est la plus niaise, et cependant :
    « La pianta uomo nasce piu robusta in Italia che in qualunque altra terra, gli stessi atroci delitti che vi si commettono ne sono una prova. » (Alfieri.)
    Je compte dans mon journal onze anecdotes de gens de la haute société qui, depuis cinq ou six ans, ont tué leur maîtresse et se sont ensuite donné la mort. Et l’Italie n’a pas un roman. Les Lettere di Jacopo Ortiz ne sont qu’une imitation de Werther, C’est dans la froide Écosse, et ce n’est pas dans la belle Lombardie, que paraissent Waverley et les Tales of my Landlord.

  1. Ordonnance de Léopold, grand-duc de Toscane. Voir cette mesure préconisée dans les Influenze morale de Schedone. on Jugera du degré de niaiserie où est tombée la littérature italienne.