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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/71

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et, du ton le plus impétueux, récite le sonnet suivant, fait par un habitant de Bologne, à la première nouvelle du passage du Saint-Bernard par l’armée de réserve :

Vidi l’ Italia col crin sparso, incolto
Colà dove la Dora in Po declina,
Che sedea mesta, e avea negli occhi accolto
Quasi un orror di servitu vicina,

Nè l’ altera piangea : serbava un volto
Di dolente bensi, ma di reina ;
Tal forse apparve allor, che il piè disciolto
A’ ceppi offri la liberta latina.

Poi sorger lieta in un balen la vidi,
E fiera ricomporsi al fasto usato
E quinci, e quindi minaceiar più lidi.

E s’ udia l’ Apennin per ogni lato
Sonar d’ applausi, e di festosi gridi :
Italia, Italia, il tuo soccorso è nato !
[1]

Et des cris se sont fait entendre sur cette dernière branche de l’Apennin ; mais combien différents de ceux de 1800 ! Les Italiens ont raison : Marengo avança d’un siècle la civilisation de leur patrie, comme une autre bataille l’a arrêtée pour un siècle. Un prince de Bologne, croyant à la délivrance de l’Italie par Murat, leva en vingt-quatre heures un régiment de quinze cents hussards, dépensa deux cent

  1. Recueil du P. Ceva, p. 264. Manfredi.