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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/78

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pas à cause du professeur ; mais pour me mettre bien avec lui, je lui ai demandé la copie de sa leçon. Après avoir lu cinq ou six pages d’écriture, il s’est mis à nous expliquer les très-beaux tableaux de M. Mareschalchi. L’appartement dont se compose la galerie est garni de meubles de Paris, et il y a une chambre où l’on ne voit que des chefs-d’œuvre.

« Vous savez que l’école de Florence se reconnaît à un dessin hardi, qui, sur les pas de Michel-Ange, outre un peu la partie saillante des muscles.

« Raphaël eut l’expression, le dessin, l’imitation de l’antique. Sa perfection est dans les figures d’apôtres et de vierges. Il fut un peu froid et un peu sec dans les commencements, comme le Pérugin, son maître. Le Frate lui apprit le clair-obscur, où il fut toujours faible. Ce fut une grande âme.

« Le Corrége a la grâce séduisante, le clair-obscur, les raccourcis ; son âme était faite pour réinventer l’antique ; mais il l’a peu imité. Ses tableaux, chefs-d’œuvre de volupté, sont à Dresde et à Parme.

« Le Titien, et tous les Vénitiens, ont la vérité de la couleur. Giorgione, grand homme, moissonné à l’entrée de sa carrière, en eut l’idéal.

« L’école de Bologne est, presque dans