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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/97

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mœurs italiennes : elles me semblent bien plus favorables au bonheur que les nôtres. Je crois que ce qui me touche, c’est la bonhomie générale et le naturel.

Voici un petit détail insignifiant que j’ai oublié d’écrire à Bologne. La femme la plus capricieuse et la plus belle de la ville est souvent à la Montagnola, la promenade à la mode, avec une petite robe anglaise de dix-huit francs. Elle en a vingt dans ses armoires du plus grand prix. Tous les mois elle en fait faire deux ou trois qu’elle ne porte jamais. Il est si ennuyeux de s’habiller !

Le fat le plus célèbre de Bologne, M. P***, me disait : « Ma foi ! moi, je mets ma cravate le matin, et ne m’habille plus. Tant pis pour qui me trouve mal. »


Rimini, 21 mai. — Comme chaque quartier de Naples a une langue, ici, chacune de ces petites villes voisines, Ravenne, Imola, Faenza, Forli, Rimini, a des mœurs différentes. Les uns sont prompts, emportés, vindicatifs, libertins ; les autres, rangés, tranquilles, allemands. Je n’ai pas trouvé les conversations montées sur le ton important de