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Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/98

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nos provinciaux gémissant sur les scandales de l’amour et sur la difficulté de trouver des domestiques fidèles : chacun n’y parle pas toujours de ses intérêts d’argent ; l’amour et la musique viennent jeter quelque variété dans ces monotones idées de la province. Au reste, comme chez nous, les bourgeois font la police les uns sur les autres. Par ce triste moyen, peut-être y a-t-il un peu plus de mœurs que dans les grandes villes. — Il y a beaucoup de caractère. Les lois n’étant autrefois, sous le gouvernement des prêtres, qu’une mauvaise plaisanterie à l’usage des sots, les gens d’ici se font justice eux-mêmes. Par là ils sont un peu moins insipides que nos bourgeois de petite ville, et la force physique est un avantage très-prisé chez les jeunes gens.


République de Saint-Marin, 22 mai. — Goëthe, voyageant en Italie, trouva dans ces montagnes un officier des troupes du pape, homme tout uni, qui lui dit dans la conversation : « Nous savons de bonne part que votre Frédéric le Grand, que tout le monde parmi vous considère comme hérétique,