Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, III, 1927, éd. Martineau.djvu/99

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est, dans le fond, un excellent catholique ; mais il a obtenu de N. S. P. le Pape une dispense pour tenir sa religion secrète. Il n’entre jamais dans aucune de vos églises hérétiques. Il a une chapelle souterraine où il entend la messe chaque jour, le cœur brisé de douleur de ne pouvoir confesser notre sainte religion. S’il ne suivait que son zèle, les Prussiens sont une race d’hérétiques si furieux qu’ils le massacreraient sur l’heure[1]. »

Cette finesse du clergé italien existe encore ; je viens d’en avoir la preuve à Saint-Marin par trois ou quatre anecdotes que je ne dirai pas.


Pesaro, 24 mai. — Ici les gens ne passent pas leur vie à juger leur bonheur. Mi piace, ou non mi piace, est la grande manière de décider de tout. La vraie patrie est celle où l’on rencontre le plus de gens qui vous ressemblent. Je crains bien de trouver toujours en France un fond de froid dans toutes les sociétés. J’éprouve un charme, dans ce pays-ci, dont je ne puis me rendre

  1. Aus meinem Leben, 1816, tome IV.