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Page:Stern - Mes souvenirs, 1880.djvu/265

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dres du roi, premier écuyer de madame la Dauphine, demandait ma main.

Il n’avait pas une fortune égale à la mienne ; mais, vaillant soldat, signalé dans toute l’armée pour sa brillante bravoure, proche parent de la plus intime amie de la future reine de France, il ne pouvait manquer d’obtenir un avancement rapide, avec quelque charge de cour, qui compenseraient par de beaux traitements ce qui manquait à son patrimoine. C’était à tous égards une grande alliance. Toutes informations prises, ma mère en agréa la proposition. Mon frère absent — il était secrétaire d’ambassade à Londres auprès de M. de Polignac — y donna par lettre son assentiment. Mon confesseur m’exhortait à entrer dans une famille si chrétienne et si bien en cour.

Deux fois rompues sur des malentendus dans les évaluations de fortune, les négociations furent deux fois renouées par l’intervention efficace du prince de la Trémoïlle.

On a vu comment j’avais à l’avance résolu d’accepter le premier projet qui conviendrait à ma mère. Je ne revins pas sur ce que j’avais dit. Tout se passa selon les bienséances du monde et de la cour, à laquelle j’allais appartenir. Le roi Charles X, Louis-Antoine dauphin, Marie-Thérèse dauphine de France, Marie-Caroline duchesse de Berry, Louis-Philippe d’Orléans, Marie-Amélie, mademoiselle d’Orléans, qu’on devait