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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/100

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CHAPITRE XXIX.

Recette merveilleuse pour les contusions.


Mon père mit ses lunettes ; il regarda, il ôta ses lunettes, — les mit dans leur étui, le tout en moins d’une minute bien comptée ; et, sans ouvrir la bouche, il se retourna, et descendit précipitamment l’escalier.

Ma mère s’imagina qu’il alloit chercher de la charpie et du basilicum ; mais le voyant revenir avec une couple d’in-folio sous le bras, suivi d’Obadiah qui portoit un grand pupitre, — elle ne douta point que ce ne fût un traité de botanique ; et elle tira une chaise à côté du lit, pour qu’il pût consulter le cas à son aise. —

— Si l’opération est bien faite, dit mon père en reprenant la section : De sede vel subjecto circumcisionis ; — car ces gros livres qu’il avoit montés dans le dessein de les examiner et de les confronter ensemble, n’étoient autres que Spencer, de legibus Hebræorum ritualibus, et Maimonides.

Si l’opération est bien faite, dit-il… — Dites-nous seulement, cria ma mère, quel est le meilleur vulnéraire ? — Ma foi ! dit mon père,