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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/117

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CHAPITRE XXXVI.

Régime de longue vie.


« Les deux grandes causes, dit le lord Vérulam, qui conspirent ensemble à racourcir la vie, sont premièrement :

» L’air intérieur, lequel, comme une flamme légère, consume sourdement le corps, et le dévoue à la mort ; — secondement, l’air extérieur, qui dessèche le corps peu-à-peu, et le réduit en cendres. — Ces deux ennemis, s’attachant à nos corps des deux côtés à-la-fois, détruisent à la fin nos organes, et les rendent inhabiles à continuer les fonctions de la vie. ».

Cette proposition une fois prouvée ou admise, le moyen de prolonger la vie étoit simple. Il ne s’agissoit, disoit le lord Vérulam, que de réparer le ravage causé par l’air intérieur, en rendant d’un côté la substance du corps plus dense et plus robuste, par un usage habituel d’opiat convenable ; et en tempérant de l’autre l’excès de la chaleur, au moyen de trois grains et demi de salpêtre pris à jeun tous les matins. —

Ainsi garantie des assauts de l’air intérieur,