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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/116

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et à leurs drogues, — et à leur étalage philosophique, avec lequel, dans tous les temps, ils ont commencé par flatter le monde, et ont fini par le tromper ! — »

« Et toi, lord Vérulam, s’écria mon père, (quittant Hippocrate pour lui adresser sa seconde apostrophe, comme au premier des vendeurs d’orviétan, et le plus propre à servir d’exemples aux autres) — que te dirai-je, grand lord Vérulam ? que dirai-je de ton esprit intérieur, — de ton opium, — de ton salpêtre, — de tes onctions grasses, — de tes médecines, — de tes clystères, — et de tous leurs accompagnemens ? »

Mon père n’étoit jamais embarrassé de savoir que dire à qui que ce fût, ni sur quoi que ce fût, — et il avoit plus de facilité pour l’exorde qu’aucun homme vivant. — Comment il traita l’opinion du lord Vérulam ? vous le verrez : — mais quand ? je ne sais pas. Il faut que nous voyions d’abord ce que c’étoit que l’opinion du lord Vérulam.