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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/127

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il n’y avoit pas un soldat qui pût se coucher à sec dans sa tente, sans avoir creusé un fossé tout autour pour égoutter l’eau. — Mais pour ceux qui, comme monsieur, en avoient le moyen, il falloit tous les soirs faire brûler une écuelle pleine d’eau-de-vie ; ce qui absorboit l’humidité de l’air, et rendoit le dedans de la tente aussi chaud qu’un poêle. » —

« Et qu’est-ce que tout cela prouve, caporal, s’écria mon père ? et quelle conclusion en tires-tu ? » —

« J’en conclus, n’en déplaise à votre seigneurie, répliqua Trim, que l’humide radical n’est autre chose que de l’eau de fossé, et que le chaud radical (pour ceux qui peuvent en faire la dépense) est de l’eau-de-vie brûlée. — Oui, messieurs, avec votre permission, le chaud et l’humide radical d’un homme ne sont que de l’eau bourbeuse et une dragme de genièvre. — Que le genièvre ne nous manque pas, ajouta-t-il, et qu’on nous donne une pipe et du tabac, pour ranimer nos esprits et dissiper les vapeurs. — Vienne ensuite la mort quand elle voudra, elle trouvera à qui parler. » —

« Je suis en peine, capitaine Shandy, dit le docteur Slop, de déterminer dans quelle branche de connoissance votre valet brille