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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/139

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cent Quirino, (parmi les autres prodiges de son enfance, desquels le cardinal Bembo a donné au public une histoire si exacte) se mit en état, dès l’âge de huit ans, d’afficher dans les écoles publiques de Rome quatre mille cinq cents soixante thèses différentes, sur les points les plus abstraits de la plus abstraite théologie, — et de les défendre et de les soutenir, de manière à terrasser et à réduire au silence tous ses adversaires. » —

« Qu’est-ce que cela, s’écria mon père, auprès de ce qui nous est rapporté d’Alphonse Tostatus, lequel, presque dans les bras de sa nourrice, avoit appris toutes les sciences et tous les arts libéraux, sans qu’on lui en eût rien enseigné ? — Que dirons-nous du grand Peireskius ?… — C’est le même, s’écria mon oncle Tobie, duquel je vous ai parlé une fois, frère Shandy, et qui fit une promenade de cinq cents lieues, (en comptant l’aller et le retour de Paris à Schewling)[1] uniquement pour voir le chariot à voiles de Stévinus. — C’étoit un grand homme, ajouta mon oncle Tobie ! (il pensoit à Stévinus). — Oui, un grand homme ! dit mon père, (songeant à Peireskius) — et qui multiplia ses

  1. Il n’y a pas plus de 100 lieues de Paris à Schewling.